• Chapitre II - 015

    - Il a raison, l'appuie Benjamin. 

    - Orangeville est trop fermée sur elle-même, faut ouvrir les portes un peu, ajoute Catherine. Ça va être la première fois qu'on rencontre des gens de l'extérieur. Vous imaginez ? 

    C'est vrai qu'on descend tous des mêmes douze fondateurs. Résultat ? Y'a pas un seul gars qui vienne pas de ma famille dans cette foutue ville. C'est peut-être pour ça que les gens sont trop bizarres ? Y'a quelque chose qui tourne pas rond dans leur tête. Benjamin, par exemple... 

    Ça risque de virer à l'inceste sous peu si on fait pas venir d'étrangers. Mais au fond, j'ai peur de voir ma ville changer. J'espère que mon frère a choisi des gens bien, des gens comme nous. 

    Chapitre II - 015

    - Ils arrivent quand ?

    - Certains au cours de la journée, d'autres plus tard, me répond Nicolas. Ça dépend. Mais t'inquiète, tout est sous contrôle. 

    T'inquiète ? Non, j'ai toutes les raisons du monde de m'en faire. Je suis sûre qu'il a choisi des gens aussi cinglés que lui. 

    Chapitre II - 015


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  • Chapitre II - 016

    Une adolescente s'avance sur l'allée bordée de haies. Lorsqu'elle atteint la porte, elle appuie sur la sonnette après un court instant d'hésitation. 

    Chapitre II - 016

    - J'y vais ! dis-je en me levant brusquement. 

    Bon, c'était peut-être "un peu" rapide comme réaction, mais au moins je vais pouvoir renvoyer les gens trop louches, non ? 

    - Chewbacca veut un prince ! Chewbacca veut un prince ! chantonne Dylan. 

    - Chut !

    Ce qu'il est bruyant, celui-là ! En plus, c'était même pas mon but. J'y pensais plus du tout.

    Quoi, vous me croyez pas ?

    Chapitre II - 016

    J'y crois pas ! Cette fille a l'air... normale ! Ça doit être un piège. 

    - Bonjour, tu viens pour l'annonce ? 

    - Oui, je m'appelle Jade, répond-elle d'une toute petite voix. Je viens de Fraiseville... 

    Elle est timide. Complètement à l'opposé du genre de profil que mon frère semblait chercher. J'ai l'impression de m'être faite piéger dans un truc de caméras cachées, ça tourne pas rond. 

    - Moi c'est Katia, bienvenue parmi nous. 

     

     


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  • Chapitre II - 017

    Mais j'ai même pas le temps de faire connaissance avec Jade que ce crétin de jumeau lui saute dessus. Et après c'est moi, la fille désespérée ?

    - Bienvenue, bienvenue ! tonne-t-il en l'enlaçant dans ses bras. Bienvenue à la maison de l'amour ! Là où le soleil brille et que les oiseaux chantent ! Bienvenue ! 

    Oui Dylan, t'es surtout pas désespéré. Je te crois. Tu vas traumatiser cette pauvre fille... 

    - Bonjour, répond-elle en bafouillant. Euh... je m'appelle Jade. 

    - Et moi c'est Dylan, mais appelle-moi comme tu veux ! 

    Quoi, il a toujours pas compris que ça faisait pas d'effet aux filles ?

    Elle le regarde en silence.

    - Oui, enfin... appelle-moi Dylan. 

    Chapitre II - 017

    - Venue du bout du monde, je vous présente la magnifique Jade ! Tu peux t’asseoir ici, ajoute-t-il en direction de la concernée. 

    Jade s'assoit et baisse les yeux, intimidée. Je pense qu'elle regrette déjà d'être venue. 

    - T'es con Dylan, tu lui fais peur, lui reproche Audrey. 

    - Mais non ! 


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  • Chapitre II - 018

    Je profite de l'hystérie générale pour fuir dans la mer. Ça me plaît pas du tout, cette histoire-là. On aura combien de nouveaux ?

    J'espère qu'il y en aura pas trop... 

    Chapitre II - 018

    - Katia ?

    Je me retourne en entendant la voix de Jade. Elle était pas avec les autres ?

    - Faut que je te parle. Je peux...?

    Chapitre II - 018

    J'accepte et on s'installe sur le sable. La chaleur des grains est agréable. Je pense que je vais m'ennuyer de l'océan quand je serai de retour à Orangeville... 

    - Tu voulais me dire quoi ? 

    - Euh... je sais pas. C'était une excuse pour faire connaissance...

    Misère. Ça commence déjà. Elle est franchement bizarre, cette fille. 

    - Tu viens d'où ? me demande-t-elle. 

    - Orangeville. C'est un petit coin perdu, tu dois pas connaître. 

    - Et ton nom de famille, c'est bien Aubry ?

    Pourquoi elle me demande ça ?

    - Oui, c'est ça. 

    Chapitre II - 018

    - J'ai entendu parler de ta famille. Vous avez une grosse réputation. 

    Ah bon ? Je savais pas qu'on était célèbres. Je suis pas du genre à traîner sur le net ; on le capte très mal à Orangeville, et maman s'en fiche trop pour essayer d'y changer quoi que ce soit. 

    - C'est pas trop dangereux ? ajoute-t-elle. Je veux dire... de sortir de chez toi, avec tout ça... 

    - Quoi ? 


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  • Chapitre II - 019

    - Il y a plein de rumeurs qui courent. J'ai entendu dire que l'armée était mobilisée à Orangeville depuis quelques années déjà. Il y aurait pas une base juste à côté ? Il me semble que j'ai lu ça en quelque part...

    - Euh, oui, mais ça c'est le délire de Tristan, le père d'Adrien. Il pensait que ça pourrait nous être utile. 

    - Dans le journal ils disent qu'un homme recherché a été tué à quelques pas de votre propriété, insiste-t-elle. Ça date d'il y a quelques mois. Et il y en a eu plusieurs auparavant... 

    Je fige. C'est une blague j'espère ? Orangeville est une petite ville calme, il ne s'y passe jamais rien. Alors des meurtres... à quelques pas de chez moi ? 

    - Tu dois te tromper de ville !

    Chapitre II - 019

    - Non ! J'en suis certaine ! Mon père travaille dans la police et il est déjà allé faire quelques opérations là-bas. Six maisons et un magasin général, c'est ça ?

    - J'y crois pas... je peux pas y croire. C'est trop tordu. 


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